Question de congrès 2010 – Faire Société

IMAG0622La question de Congrès 2010 prolonge la précédente : comment faire société en France, aujourd’hui ? Comment garder espérance et volonté de vivre-ensemble, de construire ensemble, lorsque les élites n’en finissent pas de se reproduire socialement, et que parmi certaines de ces élites, un discours raciste et ethniciste se banalise ? Éric Favey, rapporteur de la question de Congrès explique :

Ce que nous disons dans notre Manifeste est aussi le fruit de notre ancrage social, du réel chaque jour d’un réseau qui a bien vu comment notre société se divisait, s’écartait, comment la défiance, l’inquiétude et la fatalité, malheureusement, s’installaient au fil des ans. Depuis plusieurs années déja notre pays se caractérise par trois contradictions apparentes : un des plus hauts niveaux de vie du monde et le pays le plus pessimiste d’Europe, une des protections sociales les plus complètes et l’augmentation continue du nombre de travailleurs pauvres, les services publics les plus étendus, des institutions publiques ancrées et le sentiment croissant d’une inégalité d’accès des habitants aux biens communs de plus en plus nombreux.

À cette  « insécurité sociale », alimentée par l’extension de la précarité, l’offensive sur les protections sociales et l’affaiblissement des services publics, le secrétaire général de la Ligue ajoute d’autres sources d’inquiétude : le zèle technologique, ses appétits transhumanistes et de surveillance généralisée, son opacité ; la mondialisation qui accroît les inégalités ; la crise écologique enfin.

Comment faire croire de nouveau à un progrès possible ? Comment faire croire au progrès de la condition humaine dans les nouvelles responsabilités que la conscience planétaire et les interdépendances font aujourd’hui peser sur nos conditions ?

La question du progrès possible, de sa nature, de ses composantes, de ses fins, doit faire l’objet du travail singulier et commun des acteurs collectifs de la société.

Quel rôle doit jouer la Ligue de l’enseignement pour « qu’enfin cet humanisme laïque auquel nous croyons pose équitablement les conditions d’un nouveau partage de l’avoir, du pouvoir et du savoir ? » Les éducateurs doivent être « dans l’humilité, dans le silence parfois, des redresseurs d’espérance, des fabricants de confiance, de volonté ». Être au plus proche de la mission de l’éducation populaire, et « construire des majorités conscientes », pour faire société.